La fam
euse "interface Nord-Sud", située à ce carrefour euro-méditerranéen bien connu des terminales, n'en finit pas de se complexifier...Invité d'honneur de l'émission grand public "Enquête exclusive" sur M6 (24 février, 22h50), le Détroit de Gibraltar, dit "de tous les dangers" fait toujours sensation.
En septembre 2007, la revue en ligne EchoGéo lui consacrait son numero deux pour une étude de Guillaume Le Boedec consacrée aux "limites
d'un espace modèle de la lutte européenne contre les migrations irrégulières" (
http://echogeo.revues.org/index1488.html) .
Géoconfluences a déjà largement exploré la géographie paradoxale de cet
espace sous tension http://geoconfluences.ens-lsh.fr/doc/etpays/Medit/MeditDoc.htm#1.

Mais le détroit qui sépare les colonnes d'Hercule n'est pas seulement un "littoral sous haute surveillance", au croisement de tous les trafics (drogues, migrants, touristes, marchandises).
C'est un espace de croissance économique, en pleine frénésie d'aménagement.
On y voit pousser depuis 2004 le port de Tanger-Med (que Googlearth montre enfin), à mi-chemin entre Tanger et Tétouan, à 14 km des côtes espagnoles.

En service depuis 2007, avec pour objectif de devenir une plate-forme logistique avancée, Tanger-med est situé sur une voie maritime qui voit passer plus de 100 000 navires par ans. Adossé à des zones franches logistiques et industrielles (le groupe Renault-Nissan y construit une usine de production), il se voit déjà en plus grand port d'Afrique pour les marchandises d'ici 2012.

Toute la péninsule rifaine du Nord marocain semble se mettre au diapason par des travaux d'infrastructures routières, ferroviaires, de barrages, tandis que les projets immobiliers poussent comme des champignons autour de Tanger. Le tourisme s'y épanouit (Tétouan, Chefchaouen) après avoir été longtemps éclipsé par le Sud et les Villes impériales.
Le Maroc désormais partenaire privilégié de l'UE (octobre 2008), donne l'impression d'avoir redécouvert les atouts de son Nord et d'être décidé à le réintégrer, dépassant largement les clichés d'une extrémité africaine vouée à de troubles transits qu'entretiennent les médias... et les routines scolaires.